Bonifacio

Dès qu’on n’y plonge, quelque chose sonne familier dans le discours des locaux même s’il est difficile de comprendre quoi. Seuls les Génois pourront révéler le secret, qui dans les sonorités du dialecte Corse ne peuvent reconnaître que quelques mots dérivé de leur discours de chant. Fruit d’une longue période de domination de la cité maritime, qui débuta en 1187 lorsque – dit-on – les Génois la volèrent au marquis Bonifacio II de Toscane, seigneur de Lucques, profitant du fait que tous ses habitants étaient occupés à porter un toast lors d’un banquet de mariage.

Bonifacio devint la résidence de nombreux colons liguriens, poussés à y vivre par les avantages fiscaux considérables que la République leur promettait pour expulser la population indigène et instaurer les coutumes et traditions génoises.

La colonie fut menacée deux fois au cours de l’histoire : la première en 1420 lorsque le pape Boniface VIII décida de l’attribuer à l’Espagne et donna donc un excellent prétexte à Alphonse V d’Aragon pour l’assiéger pendant des mois avant que les Génois, appelés en renforts, ont pu le libérer définitivement.

La Superba (comme on appelle Gênes) a passé un mauvais moment encore cent ans plus tard, en 1553, mais cette fois ce n’est pas un pape mais un partisan corse, Sampiero, qui menaça l’équilibre, qui pour tenter de libérer l’île de la domination génoise, appela les Français à l’aide et le corsaire turc Dragut. Cette fois La Republique Génoise fut tournée en échec, la ville capitule et ne récupère pas l’ile qu’après le traité de Cateau-Cambréis en 1559; elle resta ainsi jusqu’au traité de Versailles en 1768, qui l’attribua définitivement à la France.

Certes, la ville de Bonifacio mérite une pause des merveilleuses plages et archipels qui l’entourent pour une visite, strictement à pied.

En partant du port, deux escaliers montent au point le plus haut et le plus panoramique de Bonifacio : la citadelle construite par les Génois. La première s’appelle Montée Saint-Roch et mène jusqu’à la Porte de Gênes, en passant devant la petite Chapelle Saint-Roch, où mourut la dernière victime de la peste de 1528. Dans ce secteur se trouve également l’Eglise Saint Erasme, dédiée au saint patron des pêcheurs.

La Porte de Gênes est dotée d’un pont-levis qui resta très longtemps le seul accès à la citadelle, jusqu’en 1854 où fut également construite la Porte de France. Ici, le Bastion de l’Etendard se visite à l’intérieur et abrite le Mémorial du Passé Bonifacien qui nous transporte directement en 1553, lors du siège des Français et des Turcs et de la construction de la fortification. A la fin de la visite, vous pourrez admirer une vue spectaculaire sur le détroit de Bonifacio depuis les deux places sous le bastion : Place du Marché et Place de la Manichella.

Le voyage à la découverte de cette ville enchanteresse ne s’arrête pas là, et vers l’ouest il y a deux choses à ne pas manquer, l’église Saint Dominique, l’un des rares édifices de style gothique de l’île et le cimetière marin, hors de tout itinéraire traditionnel, où les bâtiments blancs se dressent à pic au-dessus de la mer, silencieux et solennels. Un endroit où vous pourrez profiter d’une vue à couper le souffle et d’un calme irréel.

De retour dans la ville, vous passez devant le mémorial aux 695 victimes du naufrage de la Sémillante, une frégate française engagée dans la guerre de Crimée de 1855, qui a coulé ici en s’écrasant sur les rochers à l’ouest de Lavezzi, surprise par une tempête alors qu’elle transportait les troupes françaises à Odessa.

Votre visite de la magnifique Bonifacio se termine ici, mais pour ceux qui ont encore de l’énergie à dépenser, voici un dernier joyau: empruntez le chemin de ronde qui suit les anciennes fortifications, vous trouverez ici des vues fantastiques sur le fjord et les belles plages bonifaciennes.

Cette étendue de mer est l’un des endroits les plus beaux et les plus recherchés de la Méditerranée, si après avoir exploré tous les coins cachés, vous avez encore du temps, de l’énergie et des ressources pour un voyage hors de la ville et vous cherchez une agence pour organiser une visite pour vous, sur l’embarcadère du port de plaisance vous n’aurez que l’embarras du choix.

Les propositions sont standards et très similaires les unes aux autres, deux sont les itinéraires les plus populaires : le premier dure environ une heure et comprend le fjord, le phare de Madonnetta, la grotte de Sdragonato et le ravin de Fazzio, tandis que le second pointe tout droit vers les îles de l’archipel des Lavezzi, où vous pourrez également passer toute la journée. Le trajet retour, un peu plus long que l’aller, longe l’Ile Cavallo, le Cap Sperone, la grotte du Sdragonato, quelques ravines et falaises pour une conclusion remarquée!